Thèse de doctorat de Philosophie de Charlotte Puiseux, préparée à l’Université Paris Diderot, École doctorale 382, présentée et soutenue publiquement à l’université Paris 7 Denis Diderot le 30 novembre 2018.
Résumé de thèse
En partant, d’un côté, d’une approche socio-historique de la construction de la catégorie de personnes dites « handicapées » en France, et de l’autre d’une étude de la naissance du mouvement et des théories queer dans le monde anglo-saxon, cette thèse a pour but de montrer comment le handicap peut aujourd’hui s’inscrire dans le queer. À l’aide de penseur-es, philosophes, sociologues ou même militant-es de divers horizons, ce travail cherche à élaborer les prémisses d’une pensée crip en France pour montrer les liens, mais aussi certains désaccords, entre une réflexion sur le handicap et son inscription dans des processus si chers au queer. Ainsi, il s’agit de monter notamment en quoi les personnes handicapées s’inscrivent dans un phénomène de retournement du stigmate et de revalorisation de l’abjection tel qu’il a pu être formulé par les personnes queer dont l’insulte désignait leur sexualité déviante. Les concepts queer de désidentification et de performativité peuvent également servir à repenser le handicap en permettant de comprendre, d’une part les fluctuations possibles de l’identité handicapée, et d’autre part l’aspect de mise en scène sociale qu’il peut y avoir dans l’appréhension de ce dernier. Pour finir, la notion foucaldienne reprise par J. Butler d’idéal régulateur permet une étude approfondie de la validité comme socialement construite.
Avant-propos
L’envie de faire cette thèse est née bien avant 2013, l’année de son commencement. Bien que pour des raisons pratiques, je n’ai pu m’engager directement dans ce travail après mon master de philosophie, ce désir de l’écrire ne m’a jamais quitté et a finalement pu se concrétiser quelques temps plus tard.
Si ce désir ne s’est jamais éteint, c’est parce que, je pense, il est le fruit d’un parcours personnel qui m’a poussée à réfléchir ; à réfléchir toujours plus pour saisir et maîtriser les enjeux socio-politiques vis-à-vis desquels je me sentais alors passive. Le besoin presque vital d’organiser ma pensée, de partir de mon expérience pour aller vers un discours scientifique, et de me donner ainsi les moyens d’analyser et de comprendre, ne pouvait aboutir qu’à travers cette thèse.
Cinq années plus tard je mesure le chemin parcouru. Cette thèse est donc la trace d’un parcours intellectuel qui, j’espère, n’en n’est qu’à ses débuts, mais trouvera ici une base pour grandir et s’accroître. C’est aussi la trace d’un bout de chemin de vie où les événements qui ont jalonné ces cinq années ont nourri ma pensée, l’ont guidée, et parfois l’ont transformée.
Semée aussi d’obstacles et d'embûches, cette thèse fut un travail de longue haleine où les doutes ont cohabité avec les joies, les déceptions avec la fierté d’avoir accompli quelque chose qui me tenait à cœur, où la difficulté des réalités matérielles et physiques a marqué de son empreinte les théories qui forment ce travail. J’espère que la lecture des lignes qui suivent saura vous amener là où je suis allée, aux prémices d’une réflexion vivante toujours en construction.
Si ce désir ne s’est jamais éteint, c’est parce que, je pense, il est le fruit d’un parcours personnel qui m’a poussée à réfléchir ; à réfléchir toujours plus pour saisir et maîtriser les enjeux socio-politiques vis-à-vis desquels je me sentais alors passive. Le besoin presque vital d’organiser ma pensée, de partir de mon expérience pour aller vers un discours scientifique, et de me donner ainsi les moyens d’analyser et de comprendre, ne pouvait aboutir qu’à travers cette thèse.
Cinq années plus tard je mesure le chemin parcouru. Cette thèse est donc la trace d’un parcours intellectuel qui, j’espère, n’en n’est qu’à ses débuts, mais trouvera ici une base pour grandir et s’accroître. C’est aussi la trace d’un bout de chemin de vie où les événements qui ont jalonné ces cinq années ont nourri ma pensée, l’ont guidée, et parfois l’ont transformée.
Semée aussi d’obstacles et d'embûches, cette thèse fut un travail de longue haleine où les doutes ont cohabité avec les joies, les déceptions avec la fierté d’avoir accompli quelque chose qui me tenait à cœur, où la difficulté des réalités matérielles et physiques a marqué de son empreinte les théories qui forment ce travail. J’espère que la lecture des lignes qui suivent saura vous amener là où je suis allée, aux prémices d’une réflexion vivante toujours en construction.